Le député PS de l'Isère François Brottes a demandé le 15 mars 2011 dans une question écrite au ministère de l'Enseignement supérieur si la création d'un brevet de technicien supérieur (BTS) spécialisé dans les énergies était ''envisagée ou envisageable" pour répondre à "l'objectif de facteur 4 dans le bâtiment'' prévu dans la loi Grenelle 2 de juillet 2010. Le député a appelé l'Etat à '' définir un contenu en lien avec les acteurs de ce secteur, de façon à ce qu'une formation gratuite, qualifiante, au contenu reconnu nationalement, soit proposée aux jeunes cherchant à investir ce secteur d'activité''.
La réponse du ministère (1) a été publiée le 2 août au Journal officiel. Il souligne qu' il ''est attaché à ce que l'offre de formation de l'enseignement supérieur prenne en compte les enjeux du développement durable dans tous les domaines, en particulier dans celui des énergies''. Rappelons que depuis 2004, l'éducation au développement durable (EEDD) fait l'objet d'un plan triennal renouvelé en 2007 puis en 2010. Mais selon le ministère, ''le monde professionnel, qui est très étroitement associé à la conception de ces diplômes (…) n'a pas jugé opportun la création d'une nouvelle spécialité de BTS centrée spécifiquement sur les énergies''. Cette spécialité viendrait s'ajouter au BTS "fluides, énergies, environnement", précise le ministère. Il rappelle également la prise en compte ''des contraintes techniques, technologiques et environnementales'' dans les BTS des filières de l'automobile, du bâtiment et des travaux publics et de l'électrotechnique, conformément à l'arrêté du 13 octobre 2008 relatif à la délivrance des attestations d'aptitude.
Des DUT et licences professionnelles dédiés à l'énergie
Plusieurs autres spécialités de diplôme universitaire de technologie (DUT) abordent les problématiques énergétiques dans leur programme pédagogique national, ajoute le ministère. Il s'agit des spécialités « génie thermique et énergie » (18 départements), « hygiène, sécurité, environnement » (17 départements), « génie civil » (22 départements), « génie électrique et informatique industrielle » (53 départements) ou encore « chimie » (19 départements), énumère-t-il. Le ministère dénombre également 42 licences professionnelles dans les secteurs de l'énergie, du génie climatique et de l'électricité qui sont centrées sur les problématiques du développement durable et de la maîtrise de l'énergie. ''Ces diplômes universitaires, coconstruits avec les professionnels, sont conçus dans une perspective d'insertion professionnelle immédiate'', a-t-il fait valoir.
Vers un plan'' Métiers Bâtiment Energie'' ?
Lancé en septembre 2009, un plan gouvernemental des métiers de la croissance verte entend anticiper les besoins en termes de formation. Environ 314.000 emplois maintenus ou créés dans le secteur du bâtiment, frappé par la crise en 2009, sont visés dans le Grenelle. Dans le cadre du plan, le comité de filière ''bâtiment'' qui a rendu ses conclusions en juin 2011 (2) , recommande notamment de mettre en œuvre un plan Métiers Bâtiment Energie ''de grande ampleur,'' en intervenant sur le nombre et la formation des enseignants, sur la mise en œuvre de supports pédagogiques comme les plates-formes technologiques en lien avec les professionnels et industries locales du bâtiment et de l'énergie, ''sur les supports de formation des enseignants à réactualiser selon les modèles professionnels (« Energie BAT ») et sur l'information des jeunes''.
Ce plan doit viser à former 70.000 jeunes par an ''de façon à couvrir le besoin de formation des nombreux jeunes qui intègrent déjà tous les ans la filière sans aucun bagage spécifique et 20.000 offres d'emploi supplémentaires annuelles nécessaires à la mise en œuvre du Plan Bâtiment Grenelle'', selon le comité.